« Le grand jeu de toute leur histoire venait de commencer : un précipité d’héroïsme romantique mais aussi un marché de dupes. L’un comme l’autre avaient besoin d’obstacles et de défis pour exciter la vertu de l’amour – cet amour auquel l’un et l’autre avaient tant de mal à se plier.
Ariel, qui avait fait de l’exil et du bannissement une sorte d’esthétique vitale, savait cela mieux que Driss : plus la société leur ferait un décor hostile, plus le théâtre de leur passion se resserrerait.
Driss, lui, n’avait de cesse d’exalter leurs différences : c’est dans l’absolue et l’infinie distance qu’il adorerait Ariel. Dans la haine peut-être même un peu. "