« Tomber amoureux, ce jour-là, foudroyé au contact d’une main, me rendit mes seize ans, exactement mes seize ans à Leningrad. Quiconque aura aimé sait ces choses-là entre mille : étreindre une main, c’est tout donner, d’un coup, sans prudence, sans contrat, sans rien. Tenir la main, tous les enfants le savent, n’est pas seulement s’accrocher au passage : tenir ta main, c’est tenir à toi, tenir de toi. Et plus je serre, plus j’entrecroise nos doigts, les entrelace, plus je te dis mon incommensurable besoin, un besoin tel que ta paume me renseigne sur toi. Sur ta paume, j’ai pu lire que tu étais quelqu’un de bien. »
Au cours d’une tournée qui le conduit du Caire à Buenos Aires et de Casablanca à Odessa, l’écrivain-narrateur rencontre Marian à Bucarest et s’en éprend instantanément. Mais les deux hommes ne sont pas égaux devant la vie et devant l’amour. Marian, issu d’un pays qui a fait les frais de la dictature, croit ferme en l’avenir et au cœur qui bat. L’écrivain français n’a plus le même enthousiasme. Gilles et Marian vont devoir composer avec le réel – la différence d'âge, la distance géographique, des emplois du temps inconciliables. Avec la confusion des sentiments, aussi.